11.27.2006

Témoin d’un fait d’hiver

Un son dans le ciel découvert de novembre. Partout dans la ville, les gens ont levé la tête et plissé les yeux afin de percer la lumière blafarde. Le son devint plus strident, provoquant chez la masse l'effondrement, les laissant recroquevillés, les mains sur les oreilles. À l'horizon, un jeune homme, visiblement pas affecté, prit quelques secondes avant de mimer les gestes sur ses proches. Dans son visage, se dessina alors la crainte, pour tous ces gens qui souffraient bien sûr, mais davantage pour lui. Sans avoir l'ouïe fragile, il n'entendait que les cris de terreurs et de douleurs, mais nullement l'origine. Par terre, mimant les faciès, il se surprit lui-même du bien-être qui le submergea. Sans le vouloir, une larme avait coulé sur sa joue et une deuxième aussitôt, pour finalement former une lente rosée s'évanouissant sur ses lèvres. Le salin lui provoqua un raz de marée à la commissure de ses yeux. Soudainement, le cri strident prit fin. Dans l'incompréhension du moment ; chacun se releva en aidant tous et chaque un à en faire autant. Dans le silence, le jeune homme s'éclipsa, sans toute fois se cacher la vérité ; celle d'une tristesse renfermée, hurlante, ignorée et bafouée par son propre hôte à qui il avait rendu la liberté. Il se promit un peu tard, compte tenu des victimes laissées derrière, que la prochaine fois ce sera son bonheur qui touchera le coeur des hommes.

11.21.2006

À l’aube des temps

Si un jour j'écris mes mémoires, je vois déjà les critiques dénoncer le manque d'originalité de ma vie, racontée en ordre chronologique. À ce moment là, je sourirai et je leur dirai de relire. Pour comprendre ma route, il faut comprendre que dès que j'ai pu, j'enlevais moi-même mes couches souillées pour continuer à avancer.

11.18.2006

COÏT INTERROMPU

Voilà que le petit nabot saute de sa chaise quand, dans ses petits journeaux, on explique une fois encore de trop, une conséquence d'un objet sans parler de sa source. Pourtant, il faut reconnaître au petit nabot, d'avoir fait ses devoirs et d'avoir trouvé le bobo, prenant mot dans une chartre qui nous a été poignardée dans le dos. Et si les maux nous avaient été tout simplement conçus tel un fardeau ? Trop lourd à porter, le bedeau a du raccroché sa croix des écoles, car dans le courant d'une révolution qu'on a voulu « tranquillos », on est resté à low. Si on a arrêté en chemin la construction, on ne peut pas parler d'une réno car sans avoir de maison, nous avons coulé le radeau. Faisons dodo, nous aurons du lolo.

11.04.2006

Pas fuyants de novembre

C'est long parfois le temps… Seulement onze années, offertes à un enfant, dont on lui ravit son dernier souffle, paraissent inhumaines aux yeux de son sang. Trop peu, trop tard. Mais onze ans sans toi et l'éternité s'ouvre sous mes pas. Parfois, pensées et désirs latents se confondent et laissent l'immortalité de ces moments qui m'ont été volés. .La peur de fermer l'œil à mon tour, qui tout comme toi, laisserait une Terre vierge de mes révolutions, cristallise une âme pourtant en ruine. Reconstruire, pour mieux défaire chaque année, où le macabre m'éloigne davantage du dernier moment de nos iris. Ta voie reste et me dicte les pas, pour finalement se muer dans l'ombre d'un laps, d'un moment. Parfois, c'est long le temps.