11.27.2006

Témoin d’un fait d’hiver

Un son dans le ciel découvert de novembre. Partout dans la ville, les gens ont levé la tête et plissé les yeux afin de percer la lumière blafarde. Le son devint plus strident, provoquant chez la masse l'effondrement, les laissant recroquevillés, les mains sur les oreilles. À l'horizon, un jeune homme, visiblement pas affecté, prit quelques secondes avant de mimer les gestes sur ses proches. Dans son visage, se dessina alors la crainte, pour tous ces gens qui souffraient bien sûr, mais davantage pour lui. Sans avoir l'ouïe fragile, il n'entendait que les cris de terreurs et de douleurs, mais nullement l'origine. Par terre, mimant les faciès, il se surprit lui-même du bien-être qui le submergea. Sans le vouloir, une larme avait coulé sur sa joue et une deuxième aussitôt, pour finalement former une lente rosée s'évanouissant sur ses lèvres. Le salin lui provoqua un raz de marée à la commissure de ses yeux. Soudainement, le cri strident prit fin. Dans l'incompréhension du moment ; chacun se releva en aidant tous et chaque un à en faire autant. Dans le silence, le jeune homme s'éclipsa, sans toute fois se cacher la vérité ; celle d'une tristesse renfermée, hurlante, ignorée et bafouée par son propre hôte à qui il avait rendu la liberté. Il se promit un peu tard, compte tenu des victimes laissées derrière, que la prochaine fois ce sera son bonheur qui touchera le coeur des hommes.

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