10.08.2007

Le funambule de la première fois.


L’odeur moite et humide d’un sous-sol de banlieue confinait à une bulle artificielle les dilatations de nos alvéoles. Entre deux regards défaits, nos corps se sont rhabillés. Un moment venait de terminer et un autre commençait. Cheveux éparts et peau rougie, seul le silence parcourait encore nos chairs. Dos à dos, sur le lit, remettant nos bas nous savions que ce qui nous avait tant collé à la peau jonglait maintenant avec la dualité de nos souvenirs épidermes et désirs de renouveler l’innocence. Malgré la déception de notre amour souillé, dont les vestiges reposent encore sur une courtepointe ancestrale, rien n’enlève l’engourdissement de nos lèvres, de ces baisers papillon. Le temps ayant une vision très peu angulaire, c’est seulement droit devant qu’il nous ramenât. Droit devant, face au mur de notre incompréhension, de notre inexpérience et surtout de notre séparation inévitable. Unis pour un moment qui pourtant fut vécu séparément. On dit souvent que naissance et mort se passe seul, mais j’y ajouterai l’amour funambule. On y tombe qu’une fois.

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