7.13.2005

Anti-sceptiques

Mes amis, mes camarades, mes frères et mes sœurs, c’est sur la grève de mon âme que vos encres se sont lourdement échoués. Je les vois abîmées, rongées par les tourments de la normalité et l’océan de vos vies. Le vent de vos obligations les a rouillées et le sel de votre amertume s’y est collé. Les algues du confort de l’indifférence s’y ont incrustés laissant un triste souvenir aux archéologues et historiens de demain.
Je ne me souviens plus tellement du jour des départs mais je sais très bien que c’était inévitable; Ni vent, ni marée ne pouvais vous empêcher de faire votre bout de chemin. En tant qu’ami, malgré la tristesse de rester seul, baignant dans mes rêves je vous ai salué de la main, sans pleurer, sans crier, espérant votre retour. J’ai donc allumé le phare de ma vigilance et chanté aux albatros mes amours et amitiés naviguant. Mais j’aurais dû me douter qu’un jour certains trouveraient mes chants dépassés et ma lumière exaspérante et que je perdrais valeurs aux yeux des marins qui ne jurent que par les consommés de bouillon. J’aurais dû me douter que l’appel du extra large était plus fort. Là, j’ai crié! Mais sans réponse sinon un soupire.
L’horizon vous appelait et pour voir de quel futur destin vous seriez couvert vous pressiez le pas vers les mat(h)s. Serait-ce la science des chiffres qui chante telle une sirène car ce n’est pas l’échelle nationale que vous avez empruntée de peur qu’elle ne s’écrase. La brise m’a informé que le cordage, où plusieurs se sont entortillés dans une course effrénée, se fait nommer : Échelle sociale. Mais une échelle sans fin est pour moi qu’un mirage des Seychelles.
Moi, pied à terre, je pense aussi parfois à m’embarquer. Mais c’est avec tristesse que je vois tant de future carcasse échouée sur des rêves inavoués et les futurs regrets être pensé par les voiles de l’aveuglement. Je ne juge point mes amis les marins mais je les écoute et aux travers de leur rire j’entends l’enfant qui coule aux grés des marées et des courants. Mon seul regret… de ne pas avoir bâtis des quais suivant le large pour vous accompagner et vous donner la chance d’y prendre pied. Car, j’ai bien peur qu’entre les stars du ciel vous servant de modèle et celle de la mer, je crains que sans boussole, je reste amère.

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