7.23.2005

L'ENCRE QUI RETIENT

Sur le pont du vaisseau, qui fend l’océan de la vie, j’écoute le silence qui est à peine codé. Seul la lune réfléchit sur la surface obscure de nos angoisses. Demain, la terre sera à notre porté, pleine d’espoirs et de pensées. À genoux, je lui baiserai les pieds, en son sein je pleurerai. Après tant de jours à naviguer, le pied marin me bercera sur le ferme sol et la houle portera des nouvelles de moi. Bien entendu, pour l’instant, ce n’est que les étoiles qui, complice de mes songes, filent au loin pour se perdre derrière les pourtours de l’horizon.
La vérité sera tout autre. Avant d’amarrer, la vue sur tes sommets, au couché de l’astre brûlant, l’équipage s’est emballé d’une soif sans limite. Chaque souffle, venant de tes courbes, semblaient retarder la noirceur et finalement allongeait l’écart de notre rencontre. Les hommes, à bord, vivait la fin de ce voyage chacun pour soi, à sa façon. J’en ai même vu implorer leur mère… Mais au moment de fouler ta virginité ce sera des hommes avec toutes leurs contradictions. Maintenant, ils dorment et c’est parfait ainsi.
La vérité sera tout autres quand aux premières lueurs tu me sembleras encore plus belle. Mon regard, voilé de fatigue pour t’avoir scruté de la nuit, ne pourra plus se détourner. Ce moment intime, je le vis seul. J’hume et j’écoute. Tant d’attentes récompensées. Tant de peur de te partager. Je frissonne. En vérité… Je me sens frileux car la découverte nous laisse à nus et découvre souvent plus qu’on le souhaite.

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