7.23.2005

SENS UNIQUE DANS UN PARC

Deux hommes ou deux femmes (selon votre besoin d’identification) sont assis, côte à côte sur le banc d’un parc. L’un regarde la vie intestine des lieux; trois enfants se balancent en riant, un regroupement de jeunes idéalistes, nostalgiques de l’époque hippies, jouant au aki, un couple de vieillards nourrissant les oiseaux.
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L’autre, le regard plongé dans un livre, fronce les sourcils de concentration. Soudainement, il saute une page et une autre en maugréant. Tout aussi concentré, il recommence sa lecture en laissant parcourir un doigt sous la courbe des lettres.
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Le premier, alerte et intrigué, hésite un court moment pour finalement se pencher vers le second.
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- Excusez moi… Je vous ai vu sauter des pages de votre livre et je sais que ça ne me regarde pas mais… Je suis intrigué…
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Son interlocuteur, sans vraiment lever les yeux, répond d’un ton las.
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- Je n’aimais pas ce passage, je n’étais pas d’accord.
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Le premier hoche de la tête doucement par signe de compréhension et se redresse et s'adosse sur sa partie de banc. Après un court instant, il s’engage une conversation à lui-même en marmonnant.
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Le lecteur, après un instant, visiblement irrité d’entendre cette voix qui le dérange dans sa lecture, se penche à son tour vers son voisin.
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- Excusez moi… Mais pourquoi faites vous cela, pourquoi parlez vous seul?
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- C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour avoir les réponses que je veux entendre.

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Morale à surligner!
La morale de cette histoire est que malheureusement, la raison est un sens et comme l’ouïe, la vue, le goût, le toucher et l’odorat, elle est sélective.

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